
Essouffles et repus il est temps de préparer le bivouac : toiles matelassées pour le sol, édredons et même un coussin chacun.
La nuit promet d’être douce, et nous nous installons, les yeux remplis de ciel. Les filles n’ont pas sommeil et l’occasion, trop belle ; les questions fusent dans le silence du désert. L’étoile polaire, les hémisphères, l’équateur, la course du satellite lunaire et celle de la terre autour du soleil, vont emplir ces quelques minutes de soif de comprendre et de volonté d’échapper au somme.
A l’ instant où le sommeil fini par venir nous chercher, un léger frottement nous fait ouvrir les yeux. Le bruit vient de derrière.
Nous nous dressons sur un coude, tournons la tète, et là dans le silence quasi absolu, apparaît sur l’écran gris de la nuit, la silhouette de 4 dromadaires équidistants l’un de l’autre, se déplaçant à pas feutrés vers le point d’eau le plus proche. L’image est proche du mirage et la proximité du sommeil nous la rend plus irréelle encore. Nous avons partagé ce moment en silence, ne sachant que dire sans rompre la magie de l’instant. Nos yeux se sont fermés sur cette ultime image et la nuit nous a pris, convoyeuse discrète vers des rêves exotiques.